« Ici on rencontre des gens aux profils très diversifiés ! »

Portrait de Samuel, géographe
installé à Caylus

En novembre 2018, Samuel, 45 ans, a opéré un tournant décisif dans sa vie professionnelle et personnelle en s’installant dans les Causses et Gorges de l’Aveyron. Originaire d’Angers et géographe de formation, il a travaillé quinze ans en bureau d’études privés en Normandie puis dans le Poitou, mais le traitement de dossiers répétitifs a fini par le lasser. Il souhaitait inscrire son action professionnelle dans la durée sur un même territoire et vivre dans un cadre plus authentique.

Pour Samuel, son installation relève d’un « changement dans la continuité ». Resté fidèle à son cœur de métier, il a saisi l’opportunité de rejoindre la communauté de communes QRGA, couvrant 17 communes. Une rencontre idéale : le poste correspondait à ses aspirations professionnelles, tandis que le territoire offrait ce qu’il recherchait « un lieu avec plus de naturalité, explique-t-il, un espace moins dense, moins banalisé et où la nature est plus présente, moins encadrée que les campagnes du nord-ouest de la France. »

Cette attirance pour le Quercy ne date pas d’hier. Alors qu’il vivait encore dans le Poitou, il descendait régulièrement le week-end pour se ressourcer dans ses paysages caussenards, son patrimoine naturel et historique et ses ambiances uniques. Peu à peu, l’évidence s’est imposée avec l’envie d’écrire un nouveau chapitre de vie dans cette région.

Une installation qui relève d’un « changement dans la continuité »…

💬 « La vallée de la Bonnette correspond parfaitement à ce dont j’avais envie, avec ses paysages emblématiques et des ambiances très apaisées. »

Son installation a bénéficié de quelques « coups de chance » immobiliers, mais reflète bien la difficulté locale à se loger. « J’ai trouvé mes deux premiers logements via le Boncoin, dont une location hivernale à Espinas type « logement passerelle » proposée par un hébergeur touristique. Mais il a fallu rester en veille constante et sauter sur les annonces : on sent tout de suite que ce n’est pas simple de trouver un toit. » Aujourd’hui installé à Caylus, il a trouvé l’équilibre qu’il cherchait : « La vallée de la Bonnette correspond parfaitement à ce dont j’avais envie, avec ses paysages emblématiques et des ambiances très apaisées. »

Sur le plan professionnel, Samuel a trouvé ce qu’il cherchait : de la diversité. « En bureau d’études, j’étais seul derrière mes dossiers. Ici, je découvre chaque jour des métiers différents, des parcours singuliers. C’est un enrichissement permanent. » Cette richesse se reflète aussi dans son quotidien : les relations sont simples, directes, sans formalisme. « On se tutoie, on échange de personne à personne. Même quand on est socialement réservé comme moi, l’intégration est rapide, car il existe toujours des lieux et des occasions pour se rencontrer. » À ses yeux, le territoire QRGA est un espace rural renouvelé, où la diversité des habitants et de leurs parcours rend chaque rencontre stimulante.

À ceux qui envisagent de s’installer, il livre quelques conseils lucides : « L’espace rural impose ses propres contraintes, comme l’usage indispensable de la voiture, parfois sur de longues distances, pour accéder à certains services. Vous devrez vous y plier. » De plus, « Si vous arrivez d’un milieu urbain où vous viviez dans l’anonymat, vous constaterez vite qu’ici, tout le monde se connaît, il peut y’avoir une certaine phase d’acceptation et d’habituation. » Selon lui, la clé est la souplesse : il faut savoir adapter son projet de vie au contexte local, respecter les différences et les choix de chacun, mettre de côté les idéologies pour éviter de rester enfermé dans une vision idéalisée de la campagne qui risquerait de fragiliser le projet d’installation et de rendre difficile l’intégration sociale.

Son regard de géographe et sa passion pour la météorologie lui inspirent aussi une autre vigilance particulière : « Le réchauffement climatique va tout changer. L’été devient une saison de souffrance plus que de réjouissances, ce qui bouleverse les activités agricoles et touristiques, principaux moteurs économiques du territoire. La question de la préservation de la ressource en eau va également devenir centrale. Il faut apprendre à modifier nos représentations et nos usages du territoire en fonction de ce nouveau contexte climatique. »

Pour Samuel, s’installer ici, c’est accepter de faire évoluer nos visions de l’espace rural et d’adapter nos projets de vie à la réalité et à la diversité des situations rencontrées. « Un territoire est avant tout une construction humaine, il est vivant, il évolue. Il faut comprendre comment il fonctionne pour mieux faire corps avec lui. »

💬 « On se tutoie, on échange de personne à personne. Même quand on est socialement réservé comme moi, l’intégration est rapide, car il existe toujours des lieux et des occasions pour se rencontrer. »

Son coup de ❤️ local

À l’automne, quand la brume caresse les vallées et que la lumière s’adoucit, chaque paysage devient une invitation à la photo. Son conseil : « Explorez les hameaux, laissez-vous surprendre par les ambiances, et découvrez à quel point ce territoire est photogénique. »

GR46, Caylus - 📸@Samuel

Campagne de Parisot - 📸@Samuel

Bourg de Parisot - 📸@Samuel

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *